Et si on allait descendre la route de la mort à vélo ?

N’ayant pas franchement eu de coup de coeur pour la ville de La Paz à l’architecture sans grand intérêt, aux gaz d’échappement étouffants et aux températures bien basses, nous avons décidé d’en partir au plus vite pour quelques jours en Amazonie !

Mais avant cela nous avons décidé de nous risquer à une descente en VTT sur « El camino de la muerte » (ou la route de la mort) considérée comme la route la plus dangereuse du monde !

A peine cinq minutes de briefing et cinq autres pour enfiler notre combi has-been, nos gants et notre casque et nous voilà déjà en route pour plus de soixante kilomètres de descente !

C’est dans le froid que nous commençons cette journée : le début du parcours se situe à quatre mille sept cent mètres d’altitude, à quelques pas des neiges éternelles…

Le dénivelé nous fait prendre de la vitesse mais la route asphaltée et ses abords nous mettent en confiance et les magnifiques paysages nous font presque oublier le risque !

Après une vingtaine de kilomètres parcourus sans effort et sans secousse en moins d’une heure, la température commence à se réchauffer, nous arrivons sur la deuxième partie de la descente : la partie de la route la plus dangereuse.

Mais on garde la pêche, même pas peur !

Et on sort l’appareil pour des photos souvenirs… bah oui on ne sait jamais…. parce qu’après tout : on en est conscient qu’on n’a qu’une vie !

Nous empruntons ce petit chemin de cailloux et de pierres de trois mètres de large qui, dans sa majeure partie, ne possède pas de barrière de sécurité. Et pourtant, il y a d’un côté la montagne et sa végétation luxuriante et de l’autre le vide avec parfois des précipices de centaines de mètres !

Et le dénivelé continue de nous faire gagner en vitesse et le chemin en mauvais état de nous secouer et fatiguer !

Mais il faut rester concentré pour ne pas avoir à subir le même sort que de nombreuses personnes ayant emprunté ce chemin !

Ce n’est pas pour rien qu’elle est surnommée la route de la mort ! Cette appellation macabre tient du fait que de nombreuses personnes ont perdu la vie en empruntant cette route. Jusqu’aux années 90, deux à trois cent personnes y mourraient chaque année. On a donc croisé de nombreuses croix catholiques rendant hommage à ces disparus…

Mais face à ce problème, les autorités ont décidé de construire une autre route plus adaptée à la circulation motorisée. C’est pourquoi à l’heure actuelle, le chemin n’est emprunté que par une poignée de véhicules et quelques voyageurs comme les aventuriers à bicyclette que nous sommes !

Plus d’une trentaine de kilomètres parcourus entre secousses et adrénaline en moins de trois heures sur ce chemin de la mort, et nous ne nous retrouvons plus qu’à mille deux cent mètres d’altitude !

Alors OK, on aura été les seuls du groupe à avoir eu des soucis avec nos vélos : crevaison pour Gaëlle et dérailleur cassé pour Thibaut…

mais on l’a fait et on en est bien en vie !

Et c’est d’ailleurs les courbatures et cloques sur les mains qui nous l’ont rappelé pendant toute la semaine suivant cette journée haute en émotions fortes !