[Interview] Rencontre avec Gus Teja : l’icône de la musique balinaise !

Immanquable ! Sa musique est partout sur l’île. Tous les voyageurs repartent chez eux avec cet air de flûte dans la tête qui leur rappelle Bali… « Gus Teja World Music » est le groupe de musique traditionnelle le plus connu à Bali.

Découvert lors d’un précédent voyage, lorsque l’on a su qu’ils donnaient un concert de charité à Denpasar, nous n’avons pas hésité à y assister !

Gus Teja a gentiment accepté de nous recevoir chez lui dans la campagne d’Ubud, dans son studio pour une petite interview…  

Gaëlle au micro, Thibaut à la vidéo : journalistes amateurs le temps d’une interview avec la star balinaise ! 

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Gaëlle : “Gus Teja”, c’est ton vrai nom ? ça signifie quoi ? 

Gus Teja  : Mon vrai nom est Agus Teja mais les gens m’appellent Gus Teja, c’est plus facile de se souvenir. 

En fait j’ai trois grandes soeurs, et toutes les trois ont un nom qui commence par un A, donc mon père m’a donné ce nom commençant par un A aussi pour continuer cette petite tradition familiale ! Et sinon, Teja ça signifie la lumière du soleil.

Traditionnellement à Bali, le premier s’appelle Putu, le deuxième Kadek, le troisième Nyoman et le quatrième Ketut. Donc théoriquement je devrais m’appeler Ketut Agus Teja ! Mais je ne sais pas pourquoi mon père ne l’a pas fait ! Il l’a fait pour mes trois soeurs mais pas pour moi ! Beaucoup de gens me demandent pourquoi il n’y a pas de Ketuk dans mon nom mais je ne sais pas pourquoi, il faudrait demander à mon père ! (rires)

 

Gaëlle : Quel âge as-tu ?

Gus Teja  : Je suis né le 20 avril 1982. Donc j’ai euuuuuh 33 ans !!  Je pense que je suis toujours jeune, peut être 17 ans ! (rires)

 

Gaëlle : Depuis quand joues-tu de la flûte ? 

Gus Teja  : J’ai commencé la musique à l’école quand j’avais 9 ou 10 ans et la flûte une année après. Ici à Bali quand tu apprends la musique traditionnelle pour jouer dans un orchestre Gamelan, tu dois savoir jouer de tous les instruments. Mais rapidement j’ai eu une préférence pour un des instruments : la flûte !  Pourquoi ? parce que c’est petit, c’est léger et facile à transporter et tu peux jouer de la flûte partout où tu en as envie.

A ce moment là, je ne me posais pas de questions, je profitais juste de ce fabuleux instrument, j’essayais de m’améliorer.  

C’est là que j’ai commencé à essayer d’en fabriquer. Parce que quand tu es enfant, tu te dis “c’est quoi ça ?”, “comment je peux faire pour en faire une ?”. Mon père est un danseur traditionnel, mais il est comme moi il a appris la musique traditionnelle Gamelan, alors il m’a appris à jouer de la flûte et même à en fabriquer.

A force d’entrainement, j’ai rencontré beaucoup de fabricants de flûtes qui m’ont donné des conseils, et j’ai finalement réussi à en fabriquer une qui avait un beau son. Maintenant je fabrique toutes mes flûtes moi-même.

 

Gaëlle : Combien de temps mets-tu pour fabriquer une flûte ?

Gus Teja  : Pour une flûte de qualité, ça prend du temps ! Si tu veux avoir un bon bambou, il faut le couper en juillet, août ou septembre. Parce qu’à Bali c’est la saison sèche et donc le bambou va mourir dans le sol avec la sécheresse. Il faut donc choisir le bambou qui est de couleur un peu jaune. Ensuite tu le mets à sécher dans un endroit pas trop chaud. Tu sais à Bali, on cuit encore au feu de bois. L’idéal c’est de le mettre en haut de la cuisine pour que la fumée monte jusqu’à lui sans l’abimer et qu’elle tue les insectes à l’intérieur. Et ensuite quand le bambou est prêt on peut fabriquer la flûte ! Mais c’est une flûte adaptée au climat balinais ! Si je vais dans un pays avec un climat différent plus sec qu’ici, tu peux être sûre que la flûte sera fissurée au bout d’une semaine !

C’est super de faire tout du début à la fin : faire ton propre instrument, jouer avec, enregistrer ta musique. Et si tu le fais écouter à ton ami, et que ton ami te dit “oh c’est bien”. Après tu ressens de la fierté et c’est super important pour moi… Je veux vraiment que les gens aiment ma musique. Cela veut dire qu’ils peuvent ressentir ce que je ressens ! C’est difficile d’expliquer ça !

 

Gaëlle : Tu joues de la musique traditionnelle, beaucoup de balinais jouent cette musique ?

Gus Teja  : Non, la musique traditionnelle c’est la musique de l’orchestre Gamelan.

Ma musique n’est plus de la musique traditionnelle à proprement-dit. Je fais de l’expérimentation. J’utilise toujours les sonorités traditionnelles et les instruments de l’orchestre Gamelan mais je les combine avec de la guitare et je créé ma propre musique. C’est un mix en quelques sortes. Si j’étais dans un orchestre Gamelan, la flûte ne serait qu’un instrument parmi les autres. C’est juste un petit instrument, le flûtiste est souvent dans un coin sur le côté.

Dans ma musique, je souhaitais mettre la flûte à l’honneur et en faire l’instrument principal car j’adore la flûte.

C’est un nouveau style de musique s’inspirant beaucoup de la musique traditionnelle balinaise. La flûte est l’instrument central du groupe. Au centre de la scène et tous les autres instruments servent à le mettre en valeur… C’est mon style à moi. 

 

Gaëlle : Mais donc les orchestres Gamelan, ce sont les musiciens des cérémonies ? 

Gus Teja  : Oui, la plupart du temps pendant les cérémonies dans les temples il y a un orchestre Gamelan pour les crémations, les mariages, la pleine lune… A la base, les orchestres balinais Gamelan jouent pour les cérémonies. Parfois ils jouent aussi pour les touristes.

 

Gaëlle : C’est peut être par là que tu as commencé à jouer ta musique non ?

Gus Teja  : Oui quand j’ai commencé c’était pour les cérémonies. Un village a généralement un ou deux orchestres Gamelan et un orchestre c’est 30 personnes à peu près, donc chaque village a besoin de beaucoup de gens !  A Bali, la musique est omniprésente car il y a des cérémonies très souvent.

 

Gaëlle : Depuis quand le groupe “Gus Teja World Music” existe-t-il ?

Gus Teja  : Avant de créer le groupe j’ai fabriqué mes instruments et réfléchis à faire différentes compositions. Au collège, j’avais aussi appris d’autres instruments comme la guitare, et j’ai réfléchis à combiner un peu tout ensemble. Donc j’ai décidé d’aller étudier à l’université d’art de Denpasar et j’ai fait un Master là-bas.

J’ai essayé de faire quelque chose de différent, avec mon style : c’est mon art. Donc j’ai créé le groupe en 2008. Et en 2009 j’avais déjà fait le premier album « Rhythm of paradise ».

Et j’ai beaucoup d’histoires à propos de cet album… Tu sais ce n’est pas évident de faire ça… C’est un peu comme faire de la cuisine : tu donnes ton plat à des gens, mais les gens ne savent pas ce que c’est, c’est très difficile de leur faire goûter.

C’était pareil : c’était de la nouvelle musique, et tu ne peux pas convaincre en disant : “ok c’est de la nouvelle musique”, au début les gens s’en fichent et ne veulent pas te laisser une chance. 

J’ai dépensé beaucoup d’argent pour ma musique, j’avais 20 millions de Rupiah (1 450 environ euros) à la banque, toutes nos économies. Et j’ai demandé à ma femme pour utiliser cet argent pour faire ma musique. Ma famille disait “mais pourquoi tu vas utiliser tout cet argent juste pour de la musique ?” Je savais que c’était beaucoup d’argent mais je ne sais pas pourquoi, je me suis dit “il faut absolument que je le fasse et tant pis pour l’argent, je veux expérimenter un nouveau style de musique”. Alors je l’ai fait !

Mais tu sais, quand tu veux faire un CD, il faut aller à Jakarta et ils te donnent non pas dix ni cent CD mais mille CD !! Tu ne peux pas en avoir moins. Alors il y avait partout dans la maison, et je me suis dit « qu’est ce que je vais faire de ces CD maintenant ? » mais j’y croyais…

J’en ai donné à mes amis gratuitement et parfois, ils me donnaient un peu d’argent. J’ai beaucoup d’amis ici à Bali ! Mais c’était pas assez pour promouvoir ma musique. Alors j’ai commencé à me dire que les hôtels pourrait être intéressés. Je suis allé les voir. Mais bon tu sais j’étais mal habillé, les artistes balinais ne sont pas comme les artistes occidentaux ! (rires) Alors je me faisais souvent rembarrer à la réception ! Mais j’ai cherché d’autres voies pour promouvoir mon album…

J’ai demandé aux disquaires de le commercialiser. Et finalement ils m’ont rappelé quelques temps après : “on est en rupture de stock, peux-tu ramener de nouveaux CD ?”

J’étais si heureux… !  Tu imagines ? J’ai mis tant d’énergie pour ma musique, et enfin ça marche les gens commencent à l’aimer ! Tu commences par fabriquer ton instrument, tu composes ta musique, enregistres ton CD, tu l’as donné aux gens et la première fois ils ne l’ont pas forcément aimé et finalement tu reçois des coups de fil “hé Gus, ta musique est vraiment bien” !

Maintenant les spas, les restaurants, les hôpitaux, les hôtels, les magasins utilisent ma musique ! Les choses évoluent !

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Gaëlle : Je t’ai vu sur scène la semaine dernière, qui sont les membres de ton groupe ? Famille ? Amis ?

Gus Teja  : La plupart des membres de mon groupe étaient à l’université avec moi, donc ce sont mes amis. Et le guitariste n’habite pas très loin d’ici c’est un ami de longue date !

Quand il y a un projet on se voit. Ils ont un autre job à côté, la plupart sont instituteurs. Mais après le travail, ils viennent ici dans mon studio et on se met au point. On fait une répétition deux semaines avant chaque concert programmé.

 

Gaëlle : Vous venez de sortir un nouvel album, combien de temps ça vous a pris ?

Gus Teja  : Entre le deuxième et le troisième, j’ai eu besoin de presque trois ans. Il y a dix titres dans ce nouvel album. Il y a beaucoup d’étapes pour le finaliser.

Mais je pense que c’est de ma faute si c’est si long ! Je veux que ce soit parfait pour les gens et pour moi aussi. Si je trouve que ce n’est pas assez bien pour moi, ça signifie que ça ne l’est non plus pour les gens : il faut que ce soit réellement bien fait. 

 

Gaëlle : C’est toi qui compose les musiques ?

Gus Teja  : Oui je fais tout tout seul. Je compose la musique de tous les instruments de mon groupe.

Quand j’ai la musique pour tous les instruments, je le donne à mon groupe, on joue tous les instruments en simultané et on écoute et on change jusqu’à ce que ce soit la combinaison parfaite !

 

Gaëlle : Où trouves-tu l’inspiration ?

Gus Teja  : Ce n’est pas tous les jours… tu ne peux pas dire “ok demain j’aurais de l’inspiration” ça vient quand on ne s’y attend pas ! Parfois dans les toilettes ou dans la douche, ça ne prévient pas ! (rires)

J’ai toujours mon magnétophone sur moi pour enregistrer dés que ça vient, pour ne pas oublier !

 

Gaëlle : Et tu ne chantes pas ?

Gus Teja  :  Non, ma musique est uniquement instrumentale. Je ne suis pas un chanteur, ma voix n’est pas belle ! (rires)

 

Gaëlle : J’ai été étonnée de voir ton impressionnante panoplie de flûtes de toutes les tailles ! Tu en as combien en tout ?

Gus Teja  : Oui ! J’ai des flûtes de partout dans le monde ! Une flûte native américaine, une flûte irlandaise, roumaine, une petite flûte okarina. Et j’en fabrique beaucoup aussi !

J’adore les flûtes c’est pour ça que j’en ai beaucoup ! C’est une passion !

Il y a des techniques différentes pour jouer en fonction du type de flûte. La flûte balinaise nécessite plus de souffle qu’une flûte américaine ! Le son est très différent. Quand je compose ma musique je me dis “oh cette musique est bonne pour être jouée avec cette flûte”.

Mais pour répondre à ta question, je ne peux pas te dire combien tellement j’en ai ! (rires)

 

Gaëlle : Vous donnez beaucoup de concert à Bali ?

Gus Teja  : Oui, dans des petits événements comme les mariages, ou des concerts dans les hôtels. Et sinon aussi dans les grands festivals de Bali : Sanur Village Festival, Nusa Dua Festival par exemple. On organise aussi parfois nos propres concerts.

 

Gaëlle : Et à l’international aussi ?

Gus Teja  : Oui. En 2012 nous sommes allé en Malaisie et en Corée du Sud dans des festivals de musique du monde. Il y avait des musiciens du monde entier mais on était le seul groupe Indonésien. Je pense qu’ils nous ont découvert grâce à nos vidéos sur youtube. D’ailleurs la semaine prochaine, nous allons jouer en Malaisie au festival Penang World Music Festival. On est très content !

 

Gaëlle : Le concert auquel j’ai assisté était au profit d’une association qui aide les enfants et personnes âgées pauvres, tu t’investies pour les associations ?

Gus Teja  : C’était le premier concert de charité auquel on a participé. Avant ça, il y a pas mal d’organisations qui m’ont demandé mais quand tu cherches un peu plus loin, tu te rends compte que c’est un masque. Cette fois j’ai vu que c’était réel, et que l’action était concrète. J’ai accepté de participer, ils ont récolté 89 millions de rupiah (environ 6450 euros)  grâce à cette soirée. C’est super ! 

 

Gaëlle : Lorsqu’on se balade à Bali, on entend ta musique partout, tout le monde repart avec ton air de flûte dans la tête… est-ce que tu es conscient que tu es un peu l’ambassadeur de la musique balinaise traditionnelle à travers le monde ?

Gus Teja  : Oui bien sûr je le sais, et je suis très fier de ça !

Mais ici ce n’est pas comme en occident, je n’ai pas de royalties parce que presque tous les hôtels, spas, magasins et restaurants de l’île passent ma musique en boucle. Le gouvernement ne protège pas ma musique, alors il y a des copies partout, mon CD original coûte 100 000 à 150 000 Rupiah (environ 7 à 11 euros) en magasin alors qu’une copie en coûte 5 000 (environ 0,35 euros) ! Je ne peux rien faire contre ça, alors oui je suis heureux mais parfois un peu déçu que ma musique m’échappe !

Mais bon comme je te l’ai dit avant si les gens peuvent ressentir ce que je ressens et veux faire passer via ma musique alors je suis très heureux ! 

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Gaëlle : Comment expliques-tu ce succès ?

Gus Teja  : Je ne sais pas. J’ai mis tellement d’énergie dans mon travail. Pour moi être un musicien ne s’arrête pas à uniquement jouer de la musique. Cela prend beaucoup d’énergie et tu dois ressentir les choses.

Je pense que lorsque j’ai commencé à dépenser tout mon argent pour mon premier album, je me suis dit “cette musique sera quelque chose dans le futur”.  Mon plus grand rêve serait de la transporter dans le monde. On verra ! Avec internet les gens peuvent découvrir plus facilement maintenant. J’espère que ça se réalisera…

 

Gaëlle : Quel est le message veux-tu faire passer à travers ta musique ?

Gus Teja  : La musique est un langage universel. Je veux que ma musique apporte de l’amour et de la paix pour les gens qui l’écoutent. Mon but est que les gens se sentent bien en écoutant cette musique.

 

Gaëlle : Et à part cette musique, qu’aimes-tu comme style de musique ? Qui est ton groupe/chanteur préféré ? 

Gus Teja  : J’aime beaucoup de style de musique ! Le rock, le blues, le reggae aussi…Mon groupe préféré c’est Guns N’ Roses, j’aime Gary Moore aussi,  Bryan Adams, Bon Jovi !

 

Gaëlle : Et sinon à part ton métier d’artiste, as-tu un autre métier ?

Gus Teja  : Non j’arrive à vivre de la musique !

 

Gaëlle : Et à part ton métier, quels sont tes hobbies ?

Gus Teja  : La musique c’est mon métier mais c’est surtout ma passion ! Ensuite j’aime la pêche, on va en mer en bateau entre amis. J’adore aussi le football ! Zinedine Zidane, Karim Benzema ! (rires)  Et parfois je joue au foot aussi avec mes amis !

 

Gaëlle : Est-ce que tu connais mon pays la France ?

Gus Teja  : Je connais via internet et à la télévision. J’ai aussi un ami français, il vient souvent me voir c’est comme un membre de la famille.

 

Gaëlle : Connais-tu de la musique française ?

Gus Teja  : Non pas vraiment.

 

Gaëlle : Donnes-moi 3 mots pour décrire la France ?

Gus Teja  : Beauté – Mode – Tour Eiffel

 

Gaëlle : Et 3 mots pour décrire Bali…

Gus Teja  : Paix – Beauté – Liberté

 

A l’issue de l’interview Gus nous a invité à revenir chez lui le lendemain dans son studio pour assister à la répétition avant le concert de Malaisie… voici un petit aperçu de ce moment privilégié ! 

 

Pour le soutenir, vous pouvez vous télécharger légalement ses albums sur Itunes en cliquant ici.

Retrouvez-le sur son site : www.gustejaworldmusic.com

8 Responses to “[Interview] Rencontre avec Gus Teja : l’icône de la musique balinaise !

  • Une musique a l’image d’un pays et d’un peuple, douceur et amabilité.
    Une musique hors du temps et qui garde toute sa sincérité.

  • Coucou,c’est Audrey de la bande des ch’tis minions,il chante très bien Gus Teja!J’ai adorer ses chanson et vous?

    Mille bisous
    De Audrey

    • Coucou Audrey ! Gus ne chante pas c’est un flutiste !!! On adore sa musique. Bisous

  • Coucou les globetrotters, quelle belle musique! On a adoré! C’est une musique joyeuse, douce et qui calme!!!!! Merci! Les skieurs et les ch’tis mignons

    • Coucou les skieurs et ch’tis mignons ! Oui la musique de Gus est très relaxante ! Bisous à toutes et à tous et à bientôt par Skype !

  • coucou,c’est julien de la bande des ch’tis mignons.mon petit frère vous adore et moi aussi.On adore la musique de Gus Teja ! à bientôt

    • Coucou Julien ! Merci pour ton petit message ! Salues ton petit frère de notre part… A bientôt par Skype avec ta classe ;-)

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